Tue 14 Jun 2011
le journalisme et la documentation
Posté par Geneviève Le Blanc dans le monde de l'info-doc[5] commentaires
Un billet du Bouillon des bibliobsédés intitulé “Des journalistes… au journalisme” a piqué ma curiosité, et je suis allée voir les slides d’Olivier Le Deuf qu’il signale.
Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais pour moi il manque vraiment les commentaires de l’auteur, car certains slides tels quels laissent nettement sur sa faim.
Sylvae estime que cette présentation va dans le sens d’une intervention de Marc Bassoni sur « Les pratiques documentaires des journalistes à l’heure des nouveaux médias : une rupture programmée » et signale la conclusion qu’en a tirée Yves Desrichard dans le BBF : il ne s’agit plus pour eux d’être seulement des “passeurs de connaissance”, mais aussi des acteurs des « communautés expertes au service de la médiatisation des questions sensibles » ; d’où des journalistes qui se sentent dépossédés pendant que les bibliothécaires (et documentalistes) s’y investissent pleinement.
Pour ma part, je pense que le parallèle entre journalistes, bibliothécaires et documentalistes, que ce soit comme passeur de savoirs ou comme intervenants dans des communautés se situe là
1. bien resituer le sujet (ce que font trop rarement les journalistes à mon goût)
2. ne pas prendre parti sur le fond du sujet ou alors de le signaler clairement (ce qu’ils font encore moins souvent)
Mais pour cela encore faut-il qu’ils acquièrent un bon niveau de connaissances et une présentation de leurs textes irréprochable tant sur le fond que sur la forme accompagnés d’une certaine honnêteté intellectuelle…
Car un journaliste qui connaît mal son sujet, est incapable d’expliquer les tenants et les aboutissants, qui s’exprime mal et mêle sa vision personnelle du sujet à ses explications ne vaut pas un clou.
June 15th, 2011 at 20:55
Il y a sûrement des points communs entre les professionnels de l’info-doc et les journalistes. Mais ceux-ci sont soumis à deux contraintes. L’une est de travailler dans l’urgence, l’autre d’avoir peu de place ou de temps pour restituer à leur public ce qu’ils ont appris. D’où leur tendance à supprimer les nuances et la complexité. Comme, en plus, ils sont déliés de l’obligation de citer leurs sources, il leur faudrait une vertu surhumaine pour ne pas succomber à la tentation de parler ou d’écrire de façon subjective ou approximative.
June 15th, 2011 at 21:39
Merci de votre commentaire, mais permettez-moi de le nuancer :
1. travail dans l’urgence
Tout à fait vrai, mais les professionnels de l’info-doc bien souvent aussi. Cela n’exclut en aucun cas le devoir de qualité, sinon où allons-nous ?
2. replacer dans son contexte
Faire bref, certes, le supprimer complètement me paraît tout à fait anti-pédagogique. Or le rôle d’informer ne touche t’il pas à la pédagogie ?
3. non obligation de citer leurs sources
Cela ne concerne en aucun cas toutes leurs sources. Et cela n’est encore moins une excuse pour “parler ou écrire de façon subjective ou approximative”
Bref, faire vite n’est pas une excuse pour ne pas être exact et n’y être pédagogue.
Mais c’est sans doute que je suis trop exigeante dans un monde qui le devient de moins en moins.
Je ne crois pas que mes patrons auraient été satisfaits de réponses approximatives sous le prétexte qu’ils avaient besoin d’informations fiables le plus rapidement possible.
Et en tant que lectrice ou auditrice j’estime que ce n’est pas une raison. Le poids de l’âge ? peut-être mais je connais des jeunes qui sont tout aussi exigeants que moi. Question de respect de soi et des autres.
Pardon d’être un peu ‘raide’, mais la facilité n’a jamais été ma tasse de thé !
June 16th, 2011 at 08:17
Bonjour,
En effet, sans commentaires et précisions sur les slides, il y a quelque part d’ombre.
J’ai un article en préparation sur le sujet qui traine un peu et qui devrait être proposé à une revue scientifique. Il permettrait d’éclairer certains aspects.
Je le tiens à votre disposition.
June 16th, 2011 at 09:18
Je vous remercie de votre proposition et en serais ravie car le sujet m’intéresse beaucoup.
J’en profite pour rajouter que les journaux ont (presque tous ?) supprimé leurs services documentaires, ce qui n’est peut-être pas la meilleure idée ??
June 16th, 2011 at 12:41
par contre je ne parviens pas à trouver votre adresse mail…
Sinon, en effet beaucoup de services documentaires ont disparu mais il n’est pas certain que les compétences nécessaires soient pour autant intégrées à l’ensemble des journalistes