Voici le résumé d’un article fort intéressant écrit par Jean-Paul Baquiast paru sur le site d'”Admiroute” intitulé “sciences, technologies et politique : l’Europe doit se mobiliser pour l’IPv6”
Internet Protocol, aujourd’hui à sa 4e version, permet d’identifier chaque machine pour y accéder en attribuant un numéro composé de 10 chiffres.
Cette taille définit la capacité d’adressage, i.e. le nombre de machines ou d’équipements connectables au plan mondial.
Elle date du début des années 1980 et était prévue pour environ 250 millions d’utilisateurs… mais nous sommes aujourd’hui 950 millions (A retenir que les USA se sont réservés 56% des adresses, ce qui complique les choses)
D’où une pénurie plus que proche qui nécessite de définir un nouveau protocole répondant à deux impératifs
1. respecter l’esprit égalitaire d’Internet
2. supporter les interconnexions entre PC, téléphones mobiles, automobiles, applications domotiques, capteurs industriels et autres objets reliés en réseau (qui n’existent pas encore mais se profilent déjà) C’est ce que l’on appelle l'”Internet des objets”.
En conséquence, l’Internet Engineering Task Force – organisme mondial de standardisation d’Internet – a développé un nouveau protocole en 1995 qui est la version 6 de l’IP.
Ce protocole a pour but d’intégrer des améliorations en termes de sécurité, de qualité de service, d’auto-régulation (lorsque l’IP est attribué automatiquement par l’appareil et non plus suite à un paramétrage humain).
L’avantage recherché est de permettre
– des connexions pour tous types de transports d’images et de sons immédiatement possibles
– des raccordements permanents (avec interruption possible pour cause de sécurité)
Le développement de cette nouvelle version exige un important effort de recherche de la part des universités et des industriels.
De par le vaste monde
– les USA visent juin 2008 pour que tous leurs réseaux militaires (c’est fait) et administratifs (à finaliser) soient en version IPv6 à cette date
– le Japon a mis en place en 2000 un programme de recherche – WIDE – et soutient des projets industriels pilotes notamment en transport et en domotique. Son objectif de migration en IPv6 pour 2005 est presque tenu et même amélioré
– en Asie, notamment Taïwan et la Corée du Sud, IPv6 la prise de conscience est faite : c’est pour ces pays le grand enjeu à ne pas manquer
– les grands industriels mondiaux précèdent ou relaient les gouvernements dans cette approche (NTT, CICCO, Nokia, Sony, Microsoft, IBM…)
– l’Afrique ne bouge pas
– Au niveau européen, c’est en 2001 que la Commission européenne a mis en place le plan “e-Europe” et soutient des projets de recherche. Nous en sommes au 7e programme-cadre (2007-2010). C’est le réseau GEANT qui interconnecte les institutions de recherche européen et se connecte aux grands réseaux mondiaux. Mais cela reste nettement insuffisant d’après JP Baquiast.
– En France, cet effort s’est développé en 1991 avec la création du réseau RENATER, lequel a des projets applicatifs réalisés dans la domotique, le commerce électronique, l’automobile. On en entend régulièrement parlé.Mais c’est tout à fait insuffisant… il faut se réveiller, tel est l’objectif de l’article. Je vous incite vivement à le lire.
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quelques précisions :
==> A propos de RENATER, voir un article du Journal du Net
==> Voir aussi le livre paru en 2002 aux éd. Economica “e-Europe, la société européenne de l’information en 2010” écrit par Maurice Baslé et Thierry Pénard
==> A propos du plan e-Europe 2010, cf une explication à propos de l’accessibilité au web (réalisé par une association de handicapés) et un point sur la stratégie de l’UE en matière de TIC et sur la compétitivité des territoires (réalisé par un membre de la Commission européenne). Bien que de 2005, il est intéressant.